J’aime à dire où je me situe, à l’endroit des individus et non des masses, qui n’ont ni noms ni racines. J’aime à dire que je suis Bintou Dembélé, enfant de Demba Dembélé et de Salimata Dembélé, née mi-banlieue mi-campagne. J’aime à dire que je me définis mi-homme mi-femme, ni homme ni femme, donc je suis une personne queer. J’aime à dire que je suis une Afrodescendante entourée dans mon enfance de Portugaises, d’Espagnoles et d’Algériennes, confrontée au racisme des Manouches qui vivaient dans des caravanes, des skinheads qui cassaient du Noir et du Bougnoule et du pédé.

 

J’ai été privée de la langue de mes parents, le soninké, ce manque m’a construite à travers un fantasme de l’Afrique et des États-Unis. Je suis d’origine hip-hop, une culture du refuge, une famille d’accueil, famille choisie où je pouvais être protégée. Quand je suis au Sénégal, je suis perçue comme une « toubab », une blanche ; quand je vais aux États-Unis, je suis vue comme une Parisienne ; quand je suis en Guyane française, je suis une Africaine et quand je suis en France, mon accen

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