Les riches sont de plus en plus riches. Leur part du gâteau, qui était déjà fantastique, a encore grandi depuis la crise de 2008. Il faut, bien sûr, distinguer le revenu (qui est un flux) et le patrimoine (qui est un stock), sachant que les riches en revenu et les riches en patrimoine sont en grande partie les mêmes, puisque le flux alimente le stock, qui génère du flux, lequel fait grossir le stock…

Diriez-vous que vous êtes riche ? Non, probablement. Pauvre, alors ? Pas davantage. Richesse et pauvreté sont des notions très relatives. Des enquêtes montrent que la plupart des Français (mais c’est vrai des Anglais, des Allemands, des Italiens…) ont tendance à se « moyenniser » : autrement dit, à s’identifier à une hypothétique « classe moyenne », catégorie très imprécise, réunissant trop de monde pour signifier quelque chose.

Il existe actuellement cinq barèmes d’imposition sur le revenu. Le Nouveau Front populaire en voudrait quatorze, pour faire contribuer davantage ceux qui sont pleins aux as. Les revenus seraient imposés à 1 % pour la première tranche, puis de 5 % à 90 %, par paliers.

Ce projet fiscal ne comporte que des chiffres. Pour lui donner plus de réalité, n’aurait-il pas fallu nommer chacune des quatorze catégories ? Il est vrai qu’en matière de pognon, d’oseille ou de pépettes, la langue française, pourtant si riche en nuances, ne semble s’intéresser qu’aux extrêmes. En haut de l’échelle, les aisés, nantis, privilégiés, comblés, friqués, blindés, nababs, cousus d’or… Et tout en bas, les indigents, les mendiants, les sans-le-sou, les meurt-la-faim…

Un peu de générosité et de compassion, s’il vous plaît ! Taxons les super-riches, sans pour autant taxer les super-pauvres de fainéants. 

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