Homère - Ulysse
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Ulysse s’éveilla,
s’assit, et réfléchit dans son âme et dans ses entrailles :
« Hélas ! en quelle terre encore ai-je échoué ?
Vais-je trouver des brutes, des sauvages sans justice,
ou des hommes hospitaliers, craignant les dieux ?
[…]
Alors, Nausicaa aux bras très blancs lui répondit :
« Étranger, qui ne semble sans raison ni sans noblesse,
Zeus est seul à donner aux hommes le bonheur,
aux nobles et aux gens de peu, selon son gré.
S’il t’a donné ces maux, il faut bien que tu les endures.
Mais, maintenant que tu es arrivé dans notre terre,
tu ne seras privé ni d’habits, ni d’aucune chose
qu’il convienne d’offrir aux misérables suppliants. »
L’Odyssée, Chant VI, traduction de Philippe Jaccottet
© Éditions La Découverte, 1982
L’Odyssée, cette épopée de l’errance, est aussi une histoire d’hospitalité. Celle de Nausicaa, par exemple, qui fait donner ici à Ulysse vêtements, nourriture et boissons. Accueillir l’étranger, c’est alors respecter les dieux. Être humain, en somme. Au contraire de Polyphème, monstre cyclope, qui se nourrit des migrants.
« Les migrants sont exposés à une violence qui se poursuit chez nous »
Michaël Neuman
L'humanitaire Michaël Neuman parle d’une « crise de l’hospitalité » pour qualifier cette période particulière de l’histoire de la migration
[Bateaux]
Robert Solé
On trouve de tout en Méditerranée. Certaines fois, ce sont des canots pneumatiques en panne ou de vieux rafiots à la dérive, surchargés de migrants exténués
Une impuissance européenne ?
Ségolène Barbou des Places
L’Union européenne a semblé absente des « épisodes » Aquarius ou Open Arms. En dépit du grand nombre de mesures adoptées, l’UE paraît incapable de gérer – à défaut de résoudre – la crise migratoire. Mais la critique de cette impuissance est-elle fondée ou l’accusation…