On trouve de tout en Méditerranée. Certaines fois, ce sont des canots pneumatiques en panne ou de vieux rafiots à la dérive, surchargés de migrants exténués. D’autres fois, ce sont des yachts gigantesques, comme l’Aviva (98 m) du Britannique Joe Lewis, qui comprend un court de padel tennis, le Dilbar (156 m) du Russe Alicher Ousmanov, équipé de deux pistes d’atterrissage pour hélicoptères, ou l’Al Saïd (155 m) de la famille royale du sultanat d’Oman, dont la salle de concert peut accueillir cinquante musiciens...

Mais des bateaux d’un autre genre circulent également en Méditerranée. On voit parfois débarquer sur les côtes italiennes ou grecques des yachts, certes beaucoup plus petits que ces palaces flottants, mais dotés de tout le confort nécessaire. À leur bord se trouvent des migrants irakiens, syriens ou afghans ayant payé quelque 10 000 dollars par personne pour gagner l’Europe. Ces bateaux, pilotés par d’habiles skippers ukrainiens ou géorgiens, ont les moyens d’emprunter des itinéraires qui échappent aux contrôles et aux radars. L’un d’eux a néanmoins été surpris en mai dernier par un patrouilleur au large de l’île de Kos, dans la mer Égée. Les passeurs se sont enfuis à jet-ski.

Au milieu de tous ces drames et de toutes ces folies, certains gestes soulignent tous les sens d’un mot. En 2016, Xavier Hernández, ex-footballeur vedette du FC Barcelone, a offert son yacht de 325 chevaux à l’ONG catalane Proactiva Open Arms qui s’emploie à secourir les migrants naufragés. De quoi donner une autre dimension à son titre de meilleur passeur du championnat d’Espagne. « Xavi » ne passe pas seulement le ballon, son yacht ou son nom… Il y a passeur et passeur. 

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