Qu’est-ce que le Google News Lab ?

Une équipe composée d’une vingtaine de personnes, souvent d’anciens journalistes, qui travaille en collaboration avec les rédactions du monde entier. Le News Lab concentre ses efforts sur la recherche et la formation des journalistes, pour les aider à faire face à la désinformation. Il les encourage également à s’approprier les techniques émergentes, comme la réalité virtuelle en tant qu’outil de reportage, et à tirer le meilleur profit de l’intelligence artificielle. C’est d’ailleurs l’objectif de notre nouveau programme, « Journalism AI ».

Comment Google combat-il la désinformation ?

C’est un problème que nous prenons très au sérieux et pour lequel il n’existe pas de solution unique. Notre réponse repose sur trois piliers : l’élaboration d’outils, la collaboration avec les journalistes, sans qui les entreprises de technologie ne peuvent agir efficacement, et l’éducation aux médias. Comme il est inenvisageable pour Google d’intervenir dans les écoles, nous travaillons avec des organisations journalistiques ou d’enseignement. Dans le cadre du News Lab, nous avons à ce jour formé 140 000 journalistes, dont 970 français cette année, et la Google News Initiative Fellowship offre la possibilité à de jeunes journalistes d’acquérir des connaissances en matière de fact-checking lors de stages au sein de six rédactions françaises.

Quels outils avez-vous mis en place ?

Nos outils de base, comme la recherche inversée – qui permet de retrouver les occurrences d’une image sur le Web – ou Google Trends – qui permet de savoir à quelle fréquence un terme a été tapé dans le moteur de recherche –, aidaient déjà les journalistes à repérer les fausses informations en circulation. Puisqu’il nous est impossible de supprimer les contenus douteux – cela s’apparenterait à de la censure –, nous avons conçu d’autres moyens spécifiques dédiés à la lutte contre les fake news. Notre algorithme fait notamment en sorte que, lorsqu’une recherche est effectuée sur nos plateformes, les contenus de qualité remontent à la surface. L’algorithme arbitre constamment entre la pertinence des réponses – dans quelle mesure les mots qui y figurent correspondent aux mots de votre requête ? – et l’autorité de la source – sur quelle expertise s’appuie le résultat ? En cas de breaking news, situation plus difficile, l’algorithme privilégie l’autorité pour faire en sorte que les contenus frais produits par les médias remontent davantage.

Ne craignez-vous pas, de cette manière, d’écarter tout contenu qui s’éloignerait de la pensée dominante ?

Garder une diversité de contenus tout en faisant en sorte que le lecteur, l’utilisateur, ait la capacité d’identifier les plus fiables, c’est là toute la problématique. C’est aussi la raison pour laquelle cette mission ne peut être remplie par l’algorithme seul. Elle doit se faire en concertation avec l’écosystème journalistique, car le rôle d’une plateforme n’est pas de décider quel contenu est diffusable.

Pourquoi faire confiance à Google à l’ère de la désinformation ?

La lutte contre les fausses informations est un travail extrêmement complexe et aucun algorithme n’est aujourd’hui parfait. La désinformation est comme une cible mouvante. Ceux qui la propagent sont malins et cherchent sans cesse de nouvelles façons de la diffuser. Nous nous préparons donc chaque jour, chez Google, à de nouveaux défis, le prochain étant celui des élections européennes. Mais il est important de rappeler la responsabilité de chacun, y compris celle des utilisateurs. Ceux qui reçoivent l’information doivent apprendre à ne pas être passifs et à avoir une attitude critique face aux contenus. C’est ainsi que l’on renouera avec les médias. 

Propos recueillis par MANON PAULIC

Vous avez aimé ? Partagez-le !