//Tu as fait ce qu’il fallait.

Commencer par effacer les historiques : compteur électrique sur trois ans, capteurs de présence, aspirateur autonome, flux d’achats du frigo connecté, consommation d’eau. Tu as supprimé le GPS sur ton scooter, broyé la puce de géolocalisation logée sous le carbu, débranché ton vélo électrique. Tu l’as troqué contre un pur biclou à pédales. Tu as passé tous tes vêtements intelligents au micro-ondes, découpé les carrés plats dans les doublures, acheté des chemises à la recyclerie d’un squat à brouilleur, au cœur d’une ville encore publique. Nous avons arrêté d’aller au kebab, à la couscousserie, au Baobab Burger et de tirer de l’argent numéroté aux DAB de banlieue. Tu m’as interdit les requêtes Irak/Syrie, puis tu m’as suggéré d’éviter de surfer sur les sites algériens, plus largement sur la situation du Maghreb, plus prudemment encore sur ce qui sonne ou consonne islamique, arabisant, bougnoulabile. Et je l’ai fait pour toi. Depuis qu’a été instituée la note de dangerosité sur les navigations libres, tu étais de toute façon dans la zone rouge — ou plutôt basanée.

L’année dernière, j’ai nettoyé pour toi nos réseaux

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