Paris, printemps 2000.

Il dit qu’il me paiera bientôt. Il sourit largement, toute l’équipe a vraiment apprécié mon article et pour ces quatre feuillets, je toucherai « beaucoup d’argent ». À quarante ans à peine, il est à la tête d’un nouveau mensuel, « le city guide fracassant du nouveau millénaire». Mon article a été sélectionné parmi des dizaines d’autres envoyés suite à l’annonce parue dans Libération : « Racontez-nous l’envers du Paris gentrifié, écrivez ceux qu’on ne voit pas. »

La jeune fille de mon âge qui me raccompagne à la porte est le sosie de celle qui siège à l’accueil et d’une autre, croisée dans le couloir, jambes nues sous la mini en jeans, baskets et voix suave, toutes les trois s’affairent à satisfaire les journalistes : café, photocopies, elles répondent également de ce qui s’accumule, poussière sur les vitres de plexiglas, réclamations des voisins qui se plaignent de la musique jouée trop fort, et les appels, dont les miens, réitérés, je n’a

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