Un système de retraite généralisé couvre les salariés japonais comme leurs ayants droit et les non-salariés. Toutes les personnes résidant sur le territoire, âgées de 20 à 59 ans, doivent cotiser à un système de pension qui couvre la retraite de base, l’incapacité ou la prise en charge de la vieillesse. Ces cotisations se font soit par l’intermédiaire des entreprises, soit individuellement pour les non-salariés. Mais le vieillissement de la population pèse sur la viabilité d’un système de retraite jusqu’alors d’autant plus performant que les générations très nombreuses d’après-guerre prolongeaient leur activité bien au-delà de l’âge légal fixé à soixante ans.

Plusieurs plans de réforme du système de retraite ont donc été annoncés depuis la fin des années 2000, pour des raisons démographiques. De fait, le Japon est le pays où la population est la plus âgée : l’espérance de vie de ses habitants – l’une des plus élevées au monde – est de 84 ans et on recensait 62 000 centenaires dans l’archipel en 2015. En conséquence, l’âge pour toucher une retraite à taux plein a été fixé à 65 ans, avec une pénalité si la retraite est prise à 60 ans, et un bonus si elle est prise à 70 ans. Pour l’ensemble des fonctionnaires, depuis 2019, l’âge officiel de départ à la retraite a été fixé à 65 ans. Le problème principal se pose pour les employés qui doivent quitter leur entreprise à 60 ans et préfèrent attendre 65 ans pour toucher leur retraite à taux plein. Ce sont eux qui, souvent, acceptent des travaux moins qualifiés leur permettant de rester actifs. D’autres pistes sont évoquées, comme l’augmentation de la TVA, qui n’est au Japon que de 10 %, ou l’imposition des pensions. Si le vieillissement de la population y est plus rapide que dans d’autres sociétés, les marges de manœuvre y sont donc également plus importantes.

L’accent est aujourd’hui mis sur la poursuite d’une activité adaptée aux capacités de chacun, dans une société où, pour les hommes âgés surtout, la fonction et la place dans une organisation définissent encore souvent la personne et où les épouses âgées voient parfois d’un mauvais œil le retour à la maison d’un mari devenu « encombrant ». L’objectif est aussi de limiter la perte de travailleurs très qualifiés et de privilégier la transmission du savoir entre générations. 

 

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