Nicanor Parra - Retraite
Temps de lecture : 1 minutes
Aux premiers symptômes de printemps
Les retraités arrivent
Place des Armes à Santiago du Chili
Et ils s’asseyent sur les sièges en fer
Une jambe sur l’autre
À profiter de l’air transparent
Sous une pluie de pigeons gris.
Les retraités vivent en symbiose
Avec ces oiseaux aux couleurs qui tremblent :
Ils les fortifient avec des cacahuètes
Et eux
De picotements amicaux
Leur extraient la viande des molaires.
Les retraités sont aux pigeons
Ce que les crocodiles sont aux anges.
Traduction inédite de L.C.
« Camisa de fuerza », Obra gruesa, Editorial Universitaria, 1969
Le Chilien Nicanor Parra, mort à 103 ans, n’est pas à la retraite quand il publie ce poème. Les retraités à la peau ridée s’y confondent avec des crocodiles et les pigeons aux pluviers qui nettoient les dents des reptiles. Les derniers vers jouent avec cette image édénique, en faisant des oiseaux une sorte d’agents spirituels… des anges.
« Cette réforme facilite la plasticité des carrières »
Daniel Cohen
Quels sont les principaux enjeux qui traversent le débat sur les retraites en France ?
Le gouvernement a choisi de présenter la réforme des retraites comme une réforme équitabl…
[Prépositions]
Robert Solé
C'est un fait : la retraite divise les Français. Réussiront-ils un jour à se mettre d’accord ? Il y a clairement deux camps : ceux qui disent « je pars à la retraite » et ceux qui disent « je pars …
Vivre sa vie à l'envers
Pascal Bruckner
Il y a une dizaine d’années, alors que s’annonçait une réforme des retraites, la France offrit le spectacle étonnant de lycéens manifestant pour leurs pensions. Étrange inversion : avant même d’avoir com…