S’interroger sur la réception du récit national français dans l’Italie actuelle, c’est se confronter à un sentiment d’altérité, voire d’incompréhension : ce récit national, considéré comme l’un des traits spécifiques de la France, apparaît comme une bizarrerie, une exception, mais aussi comme le socle sur lequel se construit le mythe de la grandeur française. Dans la rue comme dans les discours politiques, il n’est pas rare d’entendre en guise d’explication de la singularité française : « Oui, mais, eux, ils ont eu Napoléon et de Gaulle. » Un raccourci, bien sûr, mais un raccourci qui, dans toute sa simplicité, sa banalité, exprime tout autant une mise à distance que la conscience d’une différence séparant profondément les deux pays. Comment se justifient-elles ?

Les raisons sont à chercher dans le rapport à la fois complexe et contradictoire que l’Italie entretient avec la « Grande Nation », dont la contribution se révéla à deux reprises décisive pour donner corps à une idée nationale qui f

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