L’Allemagne n’a pas de centre, l’Italie n’en a plus. La France a un centre ; une et identique depuis plusieurs siècles, elle doit être considérée comme une personne qui vit et se meut. Le signe et la garantie de l’organisme vivant, la puissance de l’assimilation se trouve ici au plus haut degré : la France française a su attirer, absorber, identifier les Frances anglaise, allemande, espagnole, dont elle était environnée. Elle les a neutralisées l’une par l’autre, et converties toutes à sa substance. Elle a amorti la Bretagne par la Normandie, la Franche-Comté par la Bourgogne ; par le Languedoc, la Guyenne et la Gascogne ; par le Dauphiné, la Provence. Elle a méridionalisé le Nord, septentrionalisé le Midi ; a porté au second le génie chevaleresque de la Normandie, de la Lorraine ; au premier la forme romaine de la municipalité toulousaine, et l’industrialisme grec de Marseille. […]

Le caractère du centre de la France est de ne présenter aucune des originalités provinciales, de participer à toutes et de rester neutre, d’emprunter à chacune tout ce qui n’exclut pas les autres, déformer le lien, l’intermédiaire entre toutes, au point que chacune puisse à volonté reconnaître en lui sa parenté avec tout le reste

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