Le 2 décembre 1805
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Qu’y avait-il chez cette enfant qui n’allait pas ? Elle ne retenait aucune leçon de grammaire, elle faisait tant de fautes aux dictées que les mots perdaient leur signification, elle écrivait si mal qu’elle peinait à se relire ; quant aux chiffres, ils étaient des signes obscurs, emberlificotés dans des injonctions abstraites : divisions, multiplications et règles de trois, ses calculs étaient faux, ses problèmes irrésolus, et sans l’aide de ces chiffres comment aurait-elle pu apprendre les leçons d’histoire, retenir les chronologies et établir des liens entre les événements qui se succédaient ? L’histoire était une compression de dates et de lieux, de noms connus qui émergeaient brusquement et sans cohérence, c’était un monde lointain et fermé, le passé était clos et bâillonné, et le présent une injonction quotidienne et scolaire : « Apprends et retiens. »
Elle ne retenait rien, et petit à petit, insensiblement, elle dériva, se plaça dans une toute petite marge, prit la place vacante de « dernière de la classe », et à ce rang de renégat elle se sentit à
« L’historien lutte contre l’arrogance du présent »
Patrick Boucheron
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[Perles]
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La guerre des récits n’a pas eu lieu
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