On associe couramment le néolibéralisme au désengagement de l’État et à son repli sur les fonctions régaliennes. Pourtant, si cet État minimal est bien celui des ultralibéraux et des libertariens, le programme du néolibéralisme est tout autre, et l’on doit à Michel Foucault de nous l’avoir rappelé dès la fin des années 1970. Né dans le sillage de la crise de 1929, le nouveau libéralisme constate les dégâts du laisser-faire et affirme haut et fort que l’État doit revenir dans le jeu, pour construire artificiellement les conditions d’un marché juste, assurant à chacun « l’égalité des chances » dans une compétition loyale, libre et non faussée. C’est ce que soutiennent en chœur l’économiste Friedrich Hayek et les ordolibéraux a

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