Un rêve de paradis dans une cage d’escalier
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La forme normale du gouvernement de la France, c’est la faillite de l’État.
C’est un point sur lequel s’accordent les libéraux, qui considèrent la dette comme un phénomène structurel – la France s’est bêtement endettée à laisser grossir autour de son cou cet État encore plus scandaleux que le collier de Marie-Antoinette –, et ceux qui voient au contraire dans la dette la façon habile qu’ont trouvée les banques d’exiger de l’État qu’il réduise sans cesse son périmètre d’action. Elles pousseraient ainsi l’État à la faillite pour le forcer à réduire la voilure. Le superbe vaisseau – Paris et ses trois aéroports, comme la vue en coupe d’un long-courrier qu’aucune turbulence historique n’avait réussi à affaiblir – aurait été contraint, en raison d’une avarie financière opportuniste, de couper net ses réacteurs, de privatiser Orly et Le Bourget, et de se passer en plein vol de la colérique poussée du général mythique à qui on a dédié les pistes de Roissy.
Ce grand brûleur à oxygène, cette garenne aux terrie
« Les privatisations ne mettent pas la souveraineté nationale en jeu »
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Cette crispation est surtout le fait d’élus. C’est une &e…
[Bijoux]
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Depuis une trentaine d’années, chaque fois qu’une privatisation est envisagée par un gouvernement (de droite ou de gauche), l’opposition (de gauche ou de droite) accuse immanquablement le pouvoir de « brader les bijoux de famille &ra…
Retour sur un cliché
Barbara Stiegler
On associe couramment le néolibéralisme au désengagement de l’État et à son repli sur les fonctions régaliennes. Pourtant, si cet État minimal est bien celui des ultralibéraux et des libertariens, le programme du néolib&eac…