Après une longue expédition dans le Groenland, Jean Malaurie retrouve Thulé. Tout semble bouleversé…

Nous reprenons notre descente vers la côte. Le glacier est devenu très mauvais et la saison trop avancée pour permettre de le traverser sans difficultés. Des trous de bédières s’ouvrent à nos pieds. La neige pourrie tient mal. Dans les derniers kilomètres, je manque d’être englouti dans une énorme crevasse dont le pont déneigé s’effondre brusquement juste après mon passage. À peine ce danger esquivé, voilà que, sous la chaleur du soleil qui monte, la coulée tout entière paraît se mettre en mouvement. La glace gonfle. Par pans successifs, elle glisse vers l’aval. C’est dans un esprit de fatalité que nous franchissons les derniers kilomètres.

Sur le littoral, un roc jaunâtre et humide ; après nous y être reposés un peu, n

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