« L’Arctique est devenu un théâtre de la puissance »
Temps de lecture : 10 minutes
Comment définiriez-vous l’Arctique ?
C’est d’abord et avant tout un océan glacial dont la taille varie selon les saisons de 4 à 15 millions de kilomètres carrés. Entre 2 et 7 fois la taille de la Méditerranée. Pour le climatologue, l’Arctique est tout ce qui se situe au nord de l’isotherme de 10 °C au mois de juillet. On peut aussi convoquer la limite nord à partir de laquelle il n’y a plus d’arbres. Ces immensités sont extrêmement peu peuplées. Pour les astronomes, c’est la zone située au-delà du cercle polaire (66° 34'). Cela représente 24 millions de kilomètres carrés, beaucoup plus que l’océan lui-même. Cette zone incorpore une partie de l’Alaska, le nord du Canada, le Groenland et bien sûr la partie nord de la Russie.
Peut-on dire aujourd’hui qu’il s’agit d’un nouvel Eldorado ?
Je n’irai pas jusque-là ! Les ressources en hydrocarbures ou en diamant sont abondantes car on les retrouve sur les vieux socles minéralisés du Canada et de la Sibérie. Il y a probablement des ressources au large du Groenland, mais tout cela est mal connu et la rentabilité de l’exploitation paraît lointaine. L’Arctique est d’abord un espace très mal cartographié. L’océan est profond : il peut aller jusqu’à moins 5 400 mètres, même si sa profondeur est inférieure à 200 mètres sur 60 % de sa surface. Les ressources en hydrocarbures ne se trouvent pas dans l’océan Arctique mais essentiellement dans le Grand Nord canadien, au nord de la Sibérie et dans l’Alaska, avec quelques gisements d’hydrocarbures offshore dont les opérateurs se sont presque tous retirés en raison des pressions écologistes et, surtout, de la baisse du prix du pétrole qui ne permet absolument pas l’exploration. Total a renoncé au gisement de Chtokman, en mer de Barents, en raison de la baisse du prix du baril.
La richesse de l’Arctique reste un fantasme…
C’est un fantasme qui s’appuie sur l’idée que le réchauffement climatique permettrait d’explorer les gisements et de les exploiter. En réalité, le coût d’exploration et d’exploitation est aujourd’hui énorme dans ces déserts humains, des régions dépourvues de tout en matière de communication
« L’Arctique est devenu un théâtre de la puissance »
Michel Foucher
Comment définiriez-vous l’Arctique ?
C’est d’abord et avant tout un océan glacial dont la taille varie selon les saisons de 4 à 15 millions de kilomètres carrés. Entre 2 et 7 fois la taille de la Médite…
[Brrr !]
Robert Solé
Depuis des années, écologistes et scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Les gaz que nous émettons réchauffent progressivement la surface du globe avec, à terme, des conséquences incalculables : sécheresses, inondations, multiplicati…
Le rêve et le déni
Aude Lancelin
La fin du monde ne sera-t-elle, au bout du compte, que le commencement d’un autre ? On y songeait en lisant que l’Arctique, zone longtemps tenue pour la plus inhospitalière de la planète, archipel de terre et de glace mouvant dont la seule évocation ép…