On insiste souvent sur la difficulté de se déplacer en Amazonie, hormis en utilisant les cours d’eau. Mais tous ceux qui ont un peu l’expérience de la forêt savent qu’il s’agit d’un mythe. La forêt amazonienne n’est pas spécialement difficile à parcourir, et le plus souvent elle l’est beaucoup moins que les taillis ou les garrigues qu’on trouve près de chez nous. Sous les arbres et par manque de lumière, le sous-bois est plutôt clair. Certes, les arbres tombés créent des zones dans lesquelles la lumière parvenant au sol permet aux lianes et aux arbustes d’envahir l’espace, s’entrelaçant avec une densité difficilement pénétrable, sinon au prix d’heures à tailler à la machette – toujours une mauvaise idée… Qu’à cela ne tienne, il suffit de contourner ! Le déplacement en forêt devient alors un jeu d’énigme dans lequel on cherche la porte de sortie du labyrinthe. En l’absence de perspective – les points hauts sont rares et les points de repère (montagne, vallée, soleil) cachés par la canopée –, il est compliqué de s’orienter. Il faut mémoriser le trajet, se souvenir des cours d’eau traversés et de leur sens, des arbres et de leur densité, voire laisser quelques jalons, comme des plantes brisées ou nouées. Les chasseurs qui parcourent quotidiennement des territoires amazoniens retrouvent très bien leur chemin.

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