Le silence des amoureux
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« N’est-ce pas le silence qui détermine et qui fixe la saveur de l’amour ? S’il était privé du silence, l’amour n’aurait ni goût ni parfums éternels. Qui de nous n’a connu ces minutes muettes qui séparaient les lèvres pour réunir les âmes ? Il faut les rechercher sans cesse. Il n’y a pas de silence plus docile que le silence de l’amour : et c’est vraiment le seul qui ne soit qu’à nous seuls. Les autres grands silences, ceux de la mort, de la douleur et du destin, ne nous appartiennent pas. Ils s’avancent vers nous, du fond des événements, à l’heure qu’ils ont choisie, et ceux qu’ils ne rencontrent pas n’ont pas de reproches à se faire. Mais nous pouvons sortir à la rencontre des silences de l’amour. Ils attendent nuit et jour au seuil de notre porte et ils sont aussi beaux que leurs frères. Grâce à eux, ceux qui n’ont presque pas pleuré peuvent vivre avec les âmes aussi intimement que ceux qui furent très malheureux ; et c’est pourquoi ceux qui aimèrent beaucoup savent aussi des secrets que d’autres ne savent pas ; car il y a, dans ce que taisent les lèvres de l’amitié et de l’amour profonds et véritables, des milliers et des milliers de choses que d’autres lèvres ne pourront jamais taire… »
Le Trésor des humbles, 1896
« D’essence religieuse, le silence est devenu une question sociale »
Alain Corbin
Auteur de travaux pionniers sur l’évolution des sensibilités, le grand historien nous parle de son rapport au silence, du besoin et de la fascination qu’il éprouve pour celui-ci, tout en analysant avec malice et érudition la façon dont notre rapport à cette notion a varié au cours des siècles. Il…
[Antonyme]
Robert Solé
ENTRE le bruit et le silence, il n’y a pas photo. C’en est même troublant. La langue française déborde d’imagination pour offrir des synonymes au premier, alors qu’elle est quasiment muette à propos du second.
Que de mots en effet pour dire le bruit ! Du plus feutré …
Comment le vivant compose (ou non) avec les bruits des humains
Hélène Seingier
Aurélien Francisco Barros
« Les espèces ont coévolué. Elles se sont donc partagé les différentes fréquences sonores ainsi que les “plages horaires”, afin de s’exprimer pendant les silences d’autres espèces. Comme dans une forêt », a expliqué l’océanographe François Sarano aux deux journalistes spécialistes des questions é…