Ce naufrage doit nous hanter
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L’image, un peu floue, a été prise quelques heures avant le drame. On y voit un bateau de pêche bleu bondé de monde. On devine la rouille, le temps qui a laissé des traces. Quelques taches de couleurs, des bras qui se lèvent.
Et puis le drame, dans la nuit. Les chiffres qui donnent le tournis : 750 passagers à bord, femmes et enfants enfermés dans la cale du navire, six jours déjà qu’ils voyagent. C’est plus long que les trajets « habituels ». Plus long, parce qu’il a fallu s’adapter à la situation.
« Partir en mer » : quelle drôle de phrase lorsqu’il s’agit d’évoquer le drame qui vient d’avoir lieu
C’est une équation qu’on ne sait résoudre. Un trajet plus court, c’est moins de temps en
« Plus on met de barrières, plus ces personnes risquent de dangers »
François Thomas
Selon François Thomas, capitaine de la marine marchande à la retraite et président de l’ONG SOS Méditerranée depuis 2019, les politiques migratoires visant à empêcher le passage de la Grande Bleue ne découragent pas les départs ; elles rendent simplement plus périlleuses et mortelles la traversée…
[Méditerranée]
Robert Solé
– Et ce naufrage en Méditerranée...
– Ne m’en parle pas. C’est un scandale, une abomination ! Laisser mourir comme ça, des hommes, des femmes, des enfants… Nos dirigeants devraient avoir honte.
Ce naufrage doit nous hanter
Kaouther Adimi
L’écrivaine algérienne Kaouther Adimi, qui vit en France depuis une dizaine d’années, nous invite à prendre toute la mesure de cette nouvelle tragédie méditerranéenne. Car ce qui se joue dans la répétition de ces événements funestes n’est rien de moins que notre humanité.