Aller simple - Erri De Luca
Temps de lecture : 1 minutes
C’est la honte qui a poussé Erri De Luca à écrire le recueil Aller simple. La honte que la Méditerranée soit devenue cet espace mortifère. Contre l’hypocrisie des politiques, il rappelle que les lois inhumaines n’empêchent jamais les migrants de migrer : « D’accord, je meurs, mais dans trois jours je ressuscite et je reviens. »
La mer était une bande en travers, caresse des pieds,
le plus aimable barrage de frontière.
Ce n’était plus à nous, mais au bateau d’aller,
le bagage déchargé des épaules, la mer était soulagement.
Ce n’était plus aux jambes de monter,
pour nous, marcheurs, la mer est un chariot.
La mer pousse, confuse, un jour elle court vers l’est,
un autre elle veut le nord avec ses giclées de lait sur les vagues.
La mer est une girouette, les hommes marins sont des enfants
féroces et amers, d’un orphelinat.
La mer n’est pas un fleuve qui connaît le voyage, mais une eau
sauvage,
au-dessous c’est un vide déchaîné, un précipice.
Aller simple, traduction Danièle Valin © Éditions Gallimard, 2012
« Plus on met de barrières, plus ces personnes risquent de dangers »
François Thomas
Selon François Thomas, capitaine de la marine marchande à la retraite et président de l’ONG SOS Méditerranée depuis 2019, les politiques migratoires visant à empêcher le passage de la Grande Bleue ne découragent pas les départs ; elles rendent simplement plus périlleuses et mortelles la traversée…
[Méditerranée]
Robert Solé
– Et ce naufrage en Méditerranée...
– Ne m’en parle pas. C’est un scandale, une abomination ! Laisser mourir comme ça, des hommes, des femmes, des enfants… Nos dirigeants devraient avoir honte.
Ce naufrage doit nous hanter
Kaouther Adimi
L’écrivaine algérienne Kaouther Adimi, qui vit en France depuis une dizaine d’années, nous invite à prendre toute la mesure de cette nouvelle tragédie méditerranéenne. Car ce qui se joue dans la répétition de ces événements funestes n’est rien de moins que notre humanité.