VARSOVIE. Douze ans après sa création, Frontex suscite toujours autant de méfiance. La liste de ses détracteurs est longue : juristes, avocats, universitaires, associations militantes, élus européens… Un sujet les préoccupe particulièrement : l’opacité de sa communication et d’une partie de ses actions, qui pourrait être le signe d’un non-respect des droits de l’homme.

L’agence, dont l’objectif est de coordonner la surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, est au service des États membres qu’elle assiste dans le cadre de ses missions. Elle est tenue de rendre des comptes au Parlement européen, lui-même en charge de son budget. Pourtant, les députés sont nombreux à se plaindre de son manque de transparence. En 2008, ils réclamaient déjà « un renforcement du contrôle démocratique de Frontex par le Parlement » et invitaient l’agence à informer celui-ci « des négociations visant à conclure des accords avec des pays tiers ». Ces « accords de travail » – conclus avec les autorités de contrôle aux frontières de 17 pays européens et non européens – constituent encore aujourd’hui un sujet de préoccupation. Claire Rodier, juriste au GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), y voit une forme de « diplomatie parallèle ». En 2012, le médiateur européen, qui veille au respect des droits des citoyens, s’intéresse également à Frontex. Il demande une clarification du code de conduite imposé aux gardes-frontière

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