Une structure unique en France
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Au début du XIXe siècle, la police ne fait pas encore la distinction entre les malades mentaux, les vagabonds et les prostituées au moment de leur interpellation. Tous se retrouvent ensemble au Dépôt. L’une des missions du préfet de police de Paris, poste créé en 1800, est d’empêcher « qu’on laisse vaguer des furieux, des insensés, des animaux malfaisants ou dangereux ». Les cas mentaux les plus préoccupants sont présentés et examinés par un médecin à l’Hôtel-Dieu, quai de la Cité. Ce praticien transmet ses conclusions au préfet qui prend, seul, la décision d’un internement – à Bicêtre pour les hommes, à La Salpêtrière pour les femmes, les deux grands centres chargés d’accueillir les insensés.
La loi Esquirol, dite « des aliénés », du 30 juin 1838, modifie la donne. Elle sépare les malades mentaux des autres interpellés. Le text
« Les psychiatres ont l’habitude d’être des sous-mariniers de la société »
Raphaël Gaillard
« Une catégorie de patients a émergé, que nous ne connaissions pas, c’est-à-dire qu’ils n’étaient pas à ce jour inscrits dans un parcours de soins : des personnes qui étaient en relative souffrance mais compensaient, et qui dans ce contexte d’angoisse générale, ont décompensé et ont nécessité des…
[Folie]
Robert Solé
ON LES APPELAIT les fous. Ils faisaient rire, mais surtout très peur. Leur état ne pouvait avoir qu’une cause démoniaque et nécessitait donc une forme d’exorcisme. Quand les médecins se sont emparés du problème, c’était encore avec l’idée d’extirper du corps le mal qui l’habitait : saignées, vomi…
Immersion au quartier général de la folie
Valentin Gendrot
Auteur de Flic, un journaliste a infiltré la police aux éditions Goutte d’or, Valentin Gendrot revient dans le récit que nous publions sur sa première affectation aux urgences psychiatriques de la préfecture de police de Paris où il a passé quinze mois, et nous livre ainsi une plongée da…