Nous, Français, avons besoin d’un président géographe, en plus de l’économiste très cultivé que l’on connaît. François Hollande a effectué près de 260 voyages officiels à l’étranger sans avoir jamais pris un rendez-vous avec les Français pour leur dire simplement : voilà l’état du monde avec ses crises et ses opportunités, voilà les intérêts et les valeurs de la France et voilà pourquoi je conduis avec mon gouvernement telle politique dans tel pays. Est-il normal qu’on connaisse le détail d’un déplacement du président dans une ville de province et qu’on ne sache pas ce qu’il est allé faire au Vietnam ou au Chili ? Encore conviendrait-il de revenir à cette règle interdisant au chef de l’État en voyage à l’étranger de répondre à toute question de politique intérieure.

Ce silence a un impact considérable sur l’état de l’opinion, maintenue sous-informée de ce que la France réalise. Je reste nostalgique des conférences de presse du général de Gaulle et des discours de François Mitterrand. Ils savaient convaincre que la politique extérieure s’ordonnait autour de quelques idées simples : indépendance nationale, équilibre des puissances, solidarité avec les pays en crise, construction de l’Europe. « Géographier », c’est décrire le monde pour donner sens à l’action extérieure.

L’énonciation des r&e

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