« Quand je me fus installé au ministère des Affaires étrangères et qu’on m’eut mis sous les yeux l’état des affaires, je fus effrayé du nombre et de la grandeur des difficultés que j’apercevais. » Ce constat n’est pas le fait du nouveau titulaire du Quai d’Orsay ; il est dû à l’un de ses lointains et illustres prédécesseurs, Alexis de Tocqueville, en juin 1849, au premier jour de sa prise de fonction. 

Comment, en effet, ne pas céder d’abord à l’effroi devant une conjoncture internationale très critique ? Près des deux tiers des tensions graves, activités terroristes et guerres ouvertes qui affectent aujourd’hui le monde se trouvent dans un rayon de trois à six heures de Paris, comme le révèle une simple carte des courbes isochrones – ces lignes reliant les points situés à une même distance aérienne du centre. Cette situation stratégique est unique et nulle autre région ne la connaît.

Cette proximité est doublement aggravée, par le recours exclusif à la violence armée – voir la Syrie où Bachar Al-Assad a gagné sa guerre, avec l’appui ru

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