Les prolétaires du Web, c’est nous. Nous travaillons tous, tous les jours et gratuitement, à produire des données qui alimentent les systèmes utilisant l’intelligence artificielle (IA). Quand nous sélectionnons nos chansons préférées sur Deezer, nous améliorons son algorithme de recommandation. Quand nous accordons des étoiles à un chauffeur de VTC ou à une location Airbnb, nous permettons aux plateformes de mieux répondre aux demandes futures. Quand nous transmettons notre géolocalisation à Waze, nous produisons des informations en temps réel sur l’état du trafic. Quand nous parlons à Alexa, nous permettons à Amazon de faire des progrès décisifs dans le domaine du natural language processing (imitation informatique du langage humain). Au passage, nos clics, nos goûts musicaux, nos vacances, nos déplacements et nos conversations sont captés, analysés et bien souvent réutilisés pour nous proposer de nouveaux produits ou des idées politiques sur mesure… 

Cette gigantesque captation de valeur, fondée sur du travail non rémunéré, fait de nous des serfs numériques. Comme le seigneur garantissait à ses paysans la protection contre la guerre ou l’utilisation du pressoir communal

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