Les pauvres sont nombreux
et c’est pour ça
qu’on ne peut les oublier.

Certainement
ils voient
dans les heures du matin
de multiples édifices
où ils voudraient
habiter avec leurs enfants.

Ils peuvent
porter à l’épaule
le cercueil d’une étoile.

Ils peuvent
détruire l’air comme des oiseaux furieux,
voiler le soleil.

Mais inconscients de leurs trésors
ils entrent et sortent de miroirs de sang ;
ils marchent et meurent lentement.

C’est pour ça
Qu’on ne peut les oublier.

Le père de Roberto Sosa travailla sans paroles pour donner du pain et des livres à ses enfants. Aussi, le poète hondurien voulut bâtir, en mots, un pont vers la dignité pour les humiliés. Dans une langue sobre, aux images ciselées, pour témoigner d’un monde divisé jusque dans la mort. Les nouvelles technologies n’y ont rien changé.

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