Selon le « Top 50 des personnalités préférées des Français », établi par l’IFOP pour le Journal du dimanche, Nicolas Hulot a dégringolé en un an de la 15e à la 47e place. Il est néanmoins le seul membre du gouvernement à faire partie de ce concours de beauté plus ou moins biaisé. Le temps n’est plus où des personnages hors du commun, comme le commandant Cousteau ou l’abbé Pierre, campaient sans interruption en tête du classement. Ces icônes ont été remplacées par des sportifs auxquels on rêve de s’identifier (Noah, Zidane…), puis par des humoristes qui servent de dérivatifs à la crise économique, enfin par des chanteurs ou des acteurs. Ainsi, le dernier palmarès donne ce résultat étrange : 1) Jean-Jacques Goldman ; 2) Omar Sy ; 3) Teddy Riner ; 4) Dany Boon ; 5) Sophie Marceau ; 6) Jean Reno… Popularité ou peopolisation ? Ce « baromètre » est faussé par l’actualité (« l’effet Johnny » a, paraît-il, favorisé les artistes proches du chanteur) et par la liste de noms qui est soumise à l’échantillon (des responsables politiques se plaignent régulièrement de ne pas y figurer). En cette époque de zapping, les étoiles filantes se multiplient. Les Français ont des chouchous provisoires, et ce ne sont pas ceux auxquels ils confieraient leur destinée.

Courtisé par trois présidents de la République successifs, Nicolas Hulot a finalement accepté de mettre les mains dans le cambouis. En entrant au gouvernement, il prenait le risque de sortir du « Top 50 ». Et alors ? Un personnage public qui défend des convictions doit-il nécessairement être aimé ? Rien ne l’oblige à se soumettre à la tyrannie de « la popularité, cette grande menteuse » (Victor Hugo). 

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