Qui a frissonné devant le Jurassic Park de Steven Spielberg, sorti en 1993, se souvient certainement de la prouesse scientifique qui ouvre le film. John Hammond, le PDG de la puissante compagnie InGen, parvient à redonner vie à des dinosaures grâce à des manipulations génétiques. Les chercheurs d’InGen ont réussi à extraire et à répliquer de l’ADN de dinosaure retrouvé dans un minuscule moustique fossilisé dans de la résine végétale, puis l’ont mélangé avec celui d’une grenouille pour combler les séquences manquantes dans le code génétique. De la science-fiction ? Évidemment. Mais pas complètement. « Jurassic Park a mis sur le devant de la scène la possibilité de ramener à la vie des espèces disparues. Bien sûr, le scénario est futuriste par rapport aux outils scientifiques disponibles à l’époque. Mais on y pensait déjà », assure Marc Girondot, professeur d’écologie et de biologie de la conservation à l’université Paris-Saclay. Faire revenir d’entre les morts des espèces animales éteintes porte un nom : la dé-extinction. « Depuis une vingtaine d’années, on s’imagine que cela va être possible, notamment grâce au progrès de la biologie moléculaire. Et ce sera faisable dans quelques années, c’est une quasi-certitude », affirme le professeur d’écologie.

En 1990, l’idée de Michael Crichton, auteur du roman adapté à l’écran par Spielberg, ne vient pas de nulle part. Les scientifiques savent déjà extraire de l’environnement de l’ADN d’animaux morts il y a très longtemps, à condition qu’il soit resté à l’abri des attaques bactériennes et chimiques. Ils sont aussi capables de le séquencer, c’est-à-dire de déterminer l’ordre d’enchaînement des nucléotides, ces petit

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