TOUT le monde ne partage pas la passion des enfants pour les diplodocus et les tyrannosaures. En général, on remercie le ciel d’être né quelques années après la disparition de ces monstres qui semaient la terreur sur terre. Restent quand même pas mal d’animaux sauvages assez effrayants, qui ne suscitent pas spontanément l’amour ou la tendresse. Personne n’a vraiment envie, par exemple, de se retrouver nez à nez avec un rhinocéros noir à double corne. Il y a là indiscutablement un délit de faciès. Or, ce mammifère herbivore prend généralement la fuite dès que son odorat, très développé, a repéré un humain. Seule une rencontre par surprise peut l’amener à foncer vers vous, et là, bonjour les dégâts !

Il faut beaucoup se raisonner, au nom de la nécessaire survie des espèces, pour épouser la cause des chauves-souris vampires qui se nourrissent de sang, des mygales australiennes aux crochets chargés de venin ou des pythons réticulés qui peuvent avaler un humain. Mais tous les animaux non domestiqués ne s’en prennent pas aux bipèdes que nous sommes. La peur injustifiée ou excessive de la faune sauvage s’appelle agrizoophobie. Les personnes qui en souffrent sont incapables de se rendre dans un zoo ou même de regarder un film animalier sans être submergées par la terreur. Cette maladie se soigne par divers moyens, dont l’hypnose. Elle pose en réalité beaucoup moins de problèmes que la peur des chiens (cynophobie), des chats (ailurophobie), des araignées (arachnophobie) ou des souris (musophobie). Auxquelles s’ajoutent la peur du ridicule (catagelophobie) et, surtout, la peur d’avoir peur (phobophobie). 

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