Depuis le temps que je voulais m’offrir un voyage en Amérique centrale… J’hésitais entre le Honduras et le Guatemala. Il faut dire que les propositions des agences étaient toutes très alléchantes. Et les mises en garde du Quai d’Orsay ne faisaient pencher la balance d’aucun côté : c’était, quasiment mot pour mot, les mêmes conseils aux voyageurs. J’avais bien noté qu’il fallait « toujours conserver sur soi une petite quantité d’argent dans une poche facile d’accès » en prévision d’une agression à main armée. Et « n’opposer aucune résistance, ne pas crier, ne pas négocier, ne pas fixer les agresseurs dans les yeux ». 

Finalement, j’ai opté pour un circuit de quatorze jours Guatemala-Honduras pour 2 605 euros TTC, assurance annulation en sus. Ce n’est pas donné, mais que de merveilles à découvrir ! Je me voyais déjà en train de traverser en barque le lac Atitlán, de flâner au milieu des ruines mayas de Ceibal, de croiser dans la jungle des toucans et des singes hurleurs, de me dorer sur « les plages paradisiaques de Roatan », de déguster à Tegucigalpa une soupe d’escargots à la noix de coco… Sans compter – cerise sur le gâteau – « un déjeuner chez l’habitant à Chichicastenango ». 

Mais voilà que les habitants s’en vont au moment où j’arrive ! C’est un périple hors catalogue qu’ils font, tous ces Honduriens et ces Guatémaltèques, partis pour une autre Amérique, sans cars climatisés, avec toute leur fortune dans la poche. Arrivés au pied du mur de la terre non promise, il leur faut crier, négocier, bien fixer dans les yeux des hommes armés et leur opposer toute résistance possible. Car aucun de ces voyageurs sans visa n’a souscrit une assurance rapatriement. 

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