Il y a bientôt quarante ans, j’étais parti sillonner l’Amérique centrale. J’étais alors un jeune photoreporter. C’étaient les années 1980, et de nombreux migrants, principalement des hommes, cherchaient déjà à rejoindre les États-Unis en passant par le Mexique. Salvadoriens, Guatémaltèques et Honduriens fuyaient alors une violence étatique. Le flux actuel est différent. Les migrants d’aujourd’hui, que je préfère appeler « réfugiés », originaires des mêmes pays, fuient à la fois la pauvreté, la violence des cartels de la drogue et les conséquences du réchauffement climatique.

Violence et réchauffement climatique sont liés. Les mauvaises récoltes contraignent les paysans incapables de subvenir aux besoins de leur famille à rejoindre les villes. Sans argent, ils finissent par s’installer dans des bidonvilles. Or, c’est au cœur de ces quartiers de fortune que les gangs font régner la terreur. Ce phénomène n’est pas l’apanage de l’Amérique latine. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, une personne sur six vit da

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