Au commencement est la source. C’est elle qui engendre le rêve. Et si se tarit la source, meurt le rêve.
Mais, par nature, les sources sont vagabondes. Elles peuvent décider d’arrêter de couler ici pour resurgir ailleurs.
Ainsi le rêve français.
Sa source fut l’État. Qui s’est installé à Lutèce et ne l’a plus quittée.
Cette source-là continue d’attirer toutes les attentions. Et toutes les espérances en même temps que toutes les désillusions. Pauvre administration centrale, plus son pouvoir s’étiole, plus elle se venge en multipliant les règlements. Jamais le débit de cette source n’a été si fort. « Je suis quelqu’un qui aime les normes », se plaît à répéter notre ministre verte, Mme Duflot. On voit le résultat : pauvre logement !
Je me souviens de Raymond Barre. Devenu maire de Lyon, il me disait regarder plus souvent vers Turin que vers Paris.
Je ne suis pas nostalgique du féodalisme. Je sais la nécessité des nations. Je sais les obligations de solidarités : la France n’est pas une somme de Singapour.

Et pourtant…
Lorsque, amoureux de votre pays, votre confiance en lui se perd, lorsque le découragement vous prend, quittez la capitale, ses dorures, ses impuissances et ses rodomontades. Allez par les villes. C’est là, dans beaucoup d’entre elles, que rejaillit le rêve français. Vous avez voté. Les équipes sont en place. Bon vent aux communes de France ! Et tant mieux si elles acceptent de se regrouper. Continuons l’allégorie. Pour faire un fleuve, il faut beaucoup d’affluents. 

 

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