Dans un dossier spécial « La Chine en France », je m’attends instinctivement à des enquêtes sur le respect aléatoire des normes dans la restauration, la réussite intrigante des entrepreneurs du textile à Aubervilliers ou, plus récemment, la multiplication des attaques de cars de touristes chinois et les investissements alarmants dans le vignoble bordelais. Je suis donc bienheureuse de contribuer à ce numéro : ça me changera des lectures truffées de jeux de mots, du style « ça a du chien », « on nem pas » ou « il y a du sushi à se faire », au goût prononcé de « péril jaune » pour faire frémir dans les chaumières. 

J’ai 40 ans cette année, et c’est toujours la même chanson. Bien que née en France, si j’oublie un instant la trajectoire de mes parents sino-cambodgiens, la vie ne tarde jamais trop à me la rappeler. On me demande encore d’où je viens, et si je réponds que je suis de Grenoble, dans l’Isère, on peine à me croire. « Non mais, d’où viens-tu vraiment ? &raq

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