« Je crois que nous assistons à la fin d’un monde, d’une culture, d’une civilisation ; que tout doit être remis en question, et que les partis conservateurs s’abusent s’ils estiment pouvoir loger l’avenir dans les institutions du passé, car les formes vieilles ne peuvent convenir aux forces jeunes.

Mais que sera l’Europe de demain ? Demandez-vous ; et vous recevez des réponses de divers pays. Je pense que, sur certains points, vos correspondants s’accorderont. En particulier sur ceux-ci : qu’aucun pays d’Europe ne peut plus désormais prétendre à un progrès réel de sa propre culture en s’isolant, ni sans une indirecte collaboration des autres pays ; et que, tout aussi bien au point de vue politique, économique, industriel – enfin à quelque point de vue que ce soit – l’Europe entière court à sa ruine si chaque pays d’Europe ne consent à considérer que son salut particulier. »

« L’avenir de l’Europe », Revue de Genève, janv. 1923

 

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