C'est une armoire à glace qui dirige la municipalité de Kiev depuis 2014. Mâchoire carrée, cheveux ras, Vitali Klitschko, 51 ans, domine ses administrés du haut de ses 2,01 mètres. « Il est plus facile d’être champion du monde des poids lourds que maire, constatait cet ex-boxeur quelque temps après son élection. En politique, il n’y a pas de règles. On vous frappe dans le dos ou sous la ceinture… »

Mais maintenant qu’il pleut des bombes, Vitali Klitschko fait office de bouclier protecteur. Depuis l’offensive russe en Ukraine, il est partout : dans les abris antiaériens, sur les barricades ou les check-points. Vêtu d’un gilet pare-balles, une arme automatique à portée de main, il réconforte les uns, rassure les autres et galvanise chaque jour les 330 000 abonnés de son compte Instagram. On imagine que tous les matins en se rasant il rêve de décocher à Vladimir Poutine l’un de ses uppercuts légendaires qui lui ont valu 41 victoires par KO.

L’ex-boxeur et l’ex-humoriste se retrouvent, loin du ring et de la scène, dans le même viseur

Vitali Klitschko sait que les Russes tablaient sur une conquête éclair de Kiev et qu’il devait être, avec le président Zelensky, l’un des premiers à arrêter ou à abattre. L’ex-boxeur et l’ex-humoriste se retrouvent, loin du ring et de la scène, dans le même viseur.

À Kiev, le maire est aussi une paire. Le frère cadet de Klitschko, Vladimir, 1,98 mètre, médaille d’or des super-lourds aux JO d’Atlanta en 1996, l’accompagne comme une ombre. Leur père, général de l’aviation soviétique, avait été chargé du nettoyage de la centrale nucléaire de Tchernobyl après la catastrophe de 1986 : il en est mort, victime d’un cancer.

Les frères Klitschko avaient promis à leur mère de ne jamais s’affronter. Depuis l’offensive russe, ils ont donné l’impression de renfiler les gants et de remonter sur le ring, mais cette fois côte à côte, en position de défense active, comme un double bouclier. 

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