À l’assaut du Ventoux
Poète et humaniste de la Renaissance, Pétrarque a 32 ans et réside dans l’Avignon des papes, qu’il nomme « l’enfer des vivants, l’égout de la terre, la plus puante des villes », lorsqu’il décide de faire l’ascension du mont Ventoux, le 26 avril 1336. C’est en tout cas la date officielle de la lettre qu’il envoie à son ami Dionigi dei Roberti, toscan comme lui, depuis Malaucène, au retour de l’expédition. Extraits.Temps de lecture : 5 minutes
Je viens aujourd’hui de faire l’ascension de la plus haute montagne de la région, que l’on nomme à bon droit mont Ventoux, conduit par l’unique désir d’en voir la hauteur remarquable. J’avais l’idée de ce périple depuis de nombreuses années. Comme tu le sais, j’ai dès l’enfance grandi en ces lieux, par le fait de ce destin qui mène la vie des hommes. Et cette montagne, largement visible en tout lieu, s’offre presque toujours à mon regard.
L’envie me prit de faire enfin une bonne fois ce que chaque jour je projetais de faire. Quand j’en vins à penser à un compagnon de route, comble d’étonnement, pas un de mes amis ne me sembla réellement faire l’affaire, si rare est l’harmonie parfaite des volontés et des caractères, même entre des êtres chers. L’un était trop mou, l’autre trop nerveux, l’un trop lent, l’autre trop vif, l’un trop morose, l’autre trop enjoué, l’un trop bête, l’autre trop réfléchi à mon goût. Le silence de l’un me faisait peur, de même que la loquacité de l’autre ; le poids et l’embonpoint de l’un me terrifiai



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