L’empaquetage de l’Arc de Triomphe, Christo en aura rêvé pendant près de soixante ans. Mais ce n’est rien à côté du temps qu’il a fallu pour que les régimes politiques successifs se décident enfin à donner à l’édifice une fonction réconciliatrice.

Aléas et avatars : à y regarder de plus près, la plupart des monuments (des « lieux de mémoire ») entrés aujourd’hui dans l’espace sacré de notre mémoire nationale ont traversé des périodes d’incertitude, de rupture ou de franche révolution qui ont transformé en profondeur leur statut ou leur signification, voire leur intégrité physique. L’Arc de Triomphe de l’Étoile ne fait pas exception à cette règle.

Tout commence il y a deux millénaires, à Rome, où de tels arcs, temporaires ou définitifs, célèbrent un général vainqueur. Hanté, comme beaucoup de révolutionnaires, par le modèle romain, Napoléon Ier va mettre ses pas dans ceux des imperatores. Après Austerlitz, il faut construire un premier arc, inspiré de ceux de Septime Sévère et de Constantin, devant le palais des Tuileries, place du Carrousel mais, les victoires s’accumulant et l’ubris de lâ€

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