Camus a tôt fait l’expérience de l’engagement et de la désillusion politique. Deux ans après avoir rejoint les rangs du Parti communiste algérien, il s’en fait exclure parce qu’il désapprouve un changement de ligne imposé d’en haut. Il est immunisé contre le politique d’abord. Jamais plus il n’adhérera à un parti. On lit dans ses Carnets : « La politique et le sort des hommes sont formés par des gens sans idéal et sans grandeur ». Plus tard, il mettra en avant l’exigence du « parler vrai ».

Le Front populaire n’a pas tenu les promesses qu’il avait faites aux Algériens et pour lesquelles Camus s’était engagé. En 1944, il préconise une autre façon de faire de la politique. Il fait plus confiance aux mouvements résistants qu’aux partis reconstitués. Il refuse de suivre la ligne, les directives d’un parti, fût-ce du parti socialiste, dont il a bien vu que c’était une machine refermée sur elle-même. Il soutient de l’extérieur les rénovateurs de la SFIO en 1946 et appelle à voter pour le Front républicain en 1955. Les deux fois, il a été déçu : c’est Guy Mollet qui a empoché la mise avec les brillants résultats que l’on sait*.

« C’était un révolté tout prêt à

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