Des millions d’images
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Toutes les images disparaîtront.
la femme accroupie qui urinait en plein jour derrière un baraquement servant de café, en bordure des ruines, à Yvetot, après la guerre, se renculottait debout, jupe relevée, et s’en retournait au café
la figure pleine de larmes d’Alida Valli dansant avec Georges Wilson dans le film Une aussi longue absence
l’homme croisé sur un trottoir de Padoue, l’été 90, avec des mains attachées aux épaules, évoquant aussitôt le souvenir de la thalidomide prescrite aux femmes enceintes contre les nausées trente ans plus tôt et du même coup l’histoire drôle qui se racontait ensuite : une future mère tricote de la layette en avalant régulièrement de la thalidomide, un rang, un cachet. Une amie horrifiée lui dit, tu ne sais donc pas que ton bébé risque de naître sans bras, et elle répond, oui je sais bien mais je ne sais pas tricoter les manches
Claude Piéplu en tête d’un régiment de légionnaires, le drapeau dans une main, de l’autre tirant une chèvre, dans un film des Charlots
cette dame majestueuse, atteinte d’Alzheimer, vêtue d’une blouse à fleurs comme l



« Écrire, c’est donner de l’avenir au passé »
Annie Ernaux
Son enfance en Normandie, la vie dans le café-épicerie de ses parents, son rapport à la religion... Annie Ernaux livre le terreau intime de son œuvre dans ce grand entretien paru dans Zadig.
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Robert Solé
Le 1 a eu vent d'un dialogue éloquent entre deux membres du jury du prix Nobel, qui a décidé de récompenser Annie Ernaux.
« Elle fait de cette matière qu’est sa vie le combustible de sa littérature »
Nicolas Mathieu
Nicolas Mathieu, auteur de Leurs enfants après eux (prix Goncourt 2018), nous livre son regard admiratif sur l’œuvre de la romancière, tout en revenant sur les leçons qu’il en a tirées.