La première fois que je vis François Hollande, ce devait être en 1982. Frais émoulu de l’ENA, il donnait chaque semaine avec Jean-Pierre Jouyet un cours d’économie en amphithéâtre pour les élèves des Sciences Po préparant l’ENA. On appelait ça la « direction d’études Hollande-Jouyet ». C’était l’époque où les Sciences Po disputaient au KGB le titre de royaume mondial de la fiche : toute question, tout problème pouvait faire l’objet d’une exposition, voire d’une résolution en deux parties et deux sous-parties sur une fiche bristol utilisable pour un oral de concours. Le monde en fiche, c’est peut-être l’un des aspects de la question Hollande, d’ailleurs. Il faut croire que ce découpage-là convenait alors aux jeunes élites cravatées, qu’elles fussent de droite ou de gauche. Hollande adjuvante, je fus donc reçu à l’ENA. L’homme était plus mince alors, un peu rougeaud, à peine ancien élève de cette fameuse promotion Voltaire dont on peut se demander, après l’avoir tant louée, ce qu’elle léguera à la France. Ségolène Royal, une sainte traquée par la chambre régionale

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