La dimension phallique de la fonction présidentielle lui fait occuper une place particulière dans notre inconscient. La personnalité de celui qui en est investi a donc toute son importance, ainsi que sa capacité à incarner cette dimension.

Il faut se souvenir du phénomène particulier qui a pesé de tout son poids sur l’élection de François Hollande, phénomène qui a sans doute marqué les esprits, nourrissant les quolibets dont il a été l’objet durant toute la durée de son quinquennat. En mai 2011 éclate la fameuse affaire du Sofitel de New York, ruinant les espoirs présidentiels de Dominique Strauss-Kahn, alors qu’il était pressenti comme favori : cette bascule du côté du réel du sexe, aux dépens de la symbolique phallique, a causé sa perte et reporté les voix de la gauche sur François Hollande. Ce dernier fut donc un second choix et ce n’est pas un hasard, mais bien une ruse de l’inconscient collectif, si les sarcasmes dont il fut la cible – ainsi le peu flatteur sobriquet de « Flamby » – sont en relation directe avec l’événement qui lui a valu l’accession au pouvoir : ils ciblent en effet une mollesse, cette flaccidité en contraste frappant avec le priapisme supposé de celui qui aurait pu présider aux destinées de notre pays. En avoir ou pas ? Affirmant le positif de son bilan et reconnaissant avec courage ses erreurs, c’est peut-être au moment où François Hollande annonce qu’il ne briguera pas un second mandat qu’il peut enfin assumer la première de ces deux options. 

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