Une triple sidération
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C’était à Auschwitz, cinq ans après le génocide des Tutsis. Quittant le camp de la mort, Yolande, une rescapée, s’écriait : « De nos mains, avec nos machettes, nous avons fait mieux, et plus vite que l’Allemagne nazie, une puissance industrielle… » Plus vite, certainement : pour qu’un million de Tutsis puissent être assassinés en cent jours, il a fallu que tout le monde s’y mette. Les hommes, certes, mais aussi les femmes qui arrachaient les robes de leurs voisines, les enfants qui dénonçaient les « serpents » qu’ils avaient débusqués dans les hautes herbes ou dans les toitures. Dans les églises du Rwanda, on a même mutilé des vierges de plâtre, parce qu’elles ressemblaient aux Tutsis abhorrés, et les curés de paroisse, trébuchant sur les corps, ordonnaient : « Nettoyez-moi cette saleté. » Au Rwanda, les frontières de la na
« Ce qui a été tenté a été honorable de bout en bout »
Hubert Védrine
Que s’est-il vraiment passé au Rwanda en 1994 ?
C’est fascinant de voir que les interrogations et les polémiques, longtemps après, ne se concentrent que sur cette année tragique. Comme si les procureurs autoproclamé…
[Génocide]
Robert Solé
Un génocide ne se commet pas du jour au lendemain, sans signes précurseurs.
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Une triple sidération
Colette Braeckman
C’était à Auschwitz, cinq ans après le génocide des Tutsis. Quittant le camp de la mort, Yolande, une rescapée, s’écriait : « De nos mains, avec nos machettes, nous avons fait mieux, et plus vite que l’Allemagne nazie, un…