Sur Twitter, Donald Trump a menacé de bombarder « 52 sites de très haut niveau, très importants pour l’Iran et pour la culture iranienne » si les États-Unis sont à nouveau pris à partie par la République islamique. 52, parce que c’est le nombre d’Américains qui avaient été retenus en otage à Téhéran en 1979 et 1980. Réponse du président Hassan Rohani, également sur Twitter : « Ceux qui avancent le chiffre 52 devraient se souvenir du chiffre 290. » Allusion aux 290 victimes d’un Airbus iranien, abattu par erreur en 1988 par un missile de l’US Navy.

Dieu merci, le Japon a fait la paix avec les États-Unis ! Après l’attaque de Pearl Harbor (2 403 morts), le terrible bilan des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki n’a pu être chiffré avec précision. Même en s’appuyant sur les évaluations les plus basses, les Japonais auraient eu du mal, en représailles, à viser 110 000 sites américains « de très haut niveau »…

Habituellement, en matière géostratégique, les menaces sont vagues, sourdes, feutrées, diffuses. Le langage diplomatique privilégie le flou et l’ambiguïté, qui laissent un espace au compromis. Mais les chefs d’État s’apostrophent désormais sur Twitter. Est-ce le fait de composer des petites phrases ne devant pas dépasser 280 caractères qui les incite à compter et à chiffrer leurs menaces de représailles ? L’ayatollah Rohani et le mollah Donald feraient bien de ne pas jouer avec la symbolique des nombres : ils seraient capables de hâter la fin du monde qui, selon de savants calculs kabbalistiques, n’est prévue qu’en 5994. 

 

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