– Vous êtes de cette partie-ci de la Toscane ? lui demandai-je.

– De la vallée, oui, dit-il, mais pas de ce côté-ci de Florence. Mais la famille, maintenant, elle est à Rocca. Mon père, il aime la mer.

Le soleil disparut derrière les collines et la vallée tira sa lumière de l’Arno. C’était un petit fleuve. Sa surface brillante, calme, ses courbes douces et nombreuses, sa couleur verte, lui donnaient l’allure d’un animal ensommeillé. Vautré dans ses berges à pic, d’un accès difficile, il coulait avec bonheur.

« Comme il est beau l’Arno », dis-je.

Sans même s’en apercevoir il me tutoya.

« Et toi, me demanda-t-il, qu’est-ce que tu fais ?

– Ministère des Colonies, dis-je. Service de l’État civil.

– Ça te plaît, ce travail-là ?

– Terrible, dis-je.

– Qu’est-ce que tu fais ?

– Je recopie des actes de naissance et de décès.

– Je vois, dit-il. Tu y es depuis longtemps ?

– Huit ans.

– Moi, dit-il, au bout d’un moment

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