Dans les années 2000, j’ai travaillé sur les changements professionnels, ce que j’ai appelé les reconversions professionnelles volontaires. Depuis, j’ai constaté que cette volonté de changement, qui touchait surtout les catégories moyennes ou moyennes supérieures, avait gagné les catégories plus populaires : des employés, des professions intermédiaires, des gens qui n’ont pas fait d’études. Je me souviens qu’à l’époque, cette notion de reconversion volontaire n’existait pas officiellement. J’ai même eu du mal à trouver un responsable pour encadrer ma recherche : on ne voyait pas de quoi je voulais parler ! Cela a bougé très vite pour devenir un phénomène observable. En particulier chez des personnes en demande de sortie salariale. On n’était plus face à une population marginale, tenue pour atypique, comme les candidats pour le Larzac après 1968. Au niveau des tranches d’âges, on note aussi une évolution. Dans les années 2000, ce désir de changement se manifestait surtout à mi-parcours professionnel. Le seuil d’âge était de 35-40 ans, quand on avait déjà occupé un même emploi au moins une dizaine d’années. Désormais, on change beaucoup plus tardivement – par exemple pour créer une entreprise – mais aussi plus jeune, après quelques années seulement d’expérience. Il est vrai que l’idée d’occuper un même emploi toute sa vie a reculé, en même temps que l’id&eac

Vous avez aimé ? Partagez-le !