Pour appliquer la peine capitale, les hommes ont fait preuve au cours des siècles d’une ingéniosité remarquable. On a pendu, décapité, étranglé, brûlé, noyé, éventré, crucifié, livré aux lions… ou, en Inde, fait écraser des condamnés par des éléphants.
Ôter la vie ne suffisant pas, le coupable d’un crime, d’un sacrilège ou d’une transgression pouvait subir au préalable des supplices proportionnés à son acte. Une double peine, en somme. L’inventivité humaine a été sans limites : écartèlement, écorchement, empalement, emmurement, bouillonnement…
Ici ou là, les exécutions capitales se sont mécanisées. En France, par exemple, la décapitation à la hache a été remplacée en 1792 par la guillotine ; aux États-Unis, la pendaison a cédé la place à l’électrocution puis à l’injection létale. Après avoir visé la souffrance maximum, on a cherché au contraire à rendre la mise à mort aussi indolore que possible.
C’est désormais dans l’enceinte des prisons qu’on exécute, et non plus sur les places publiques. Finis les grands rassemblements populaires autour d’une potence, avec chants et applaudissements. On ne peut plus venir au spectacle, pour crier vengeance, admirer le professionnalisme du bourreau ou le courage du condamné.
Une foule surexcitée avait l’impression d’exécuter elle-même la sentence. De ce point de vue, rien n’a jamais égalé la lapidation, qui reste inscrite dans le Code pénal d’une demi-douzaine de pays musulmans, dont l’Iran et l’Arabie saoudite, mais est de moins en moins appliquée. Il n’est pas sûr que, dans des zones tribales ou rebelles, cette mise à mort s’effectue dans les règles de l’art fixées par des oulémas : les pierres, en particulier, ne doivent être ni trop petites ni trop grosses, pour tuer efficacement mais pas trop vite.