« Tu es des nôtres. Les autres, c’est l’ennemi. Voilà l’Arché-texte de l’espèce humaine, archaïque et archipuissant. Structure de base de tous les récits primitifs, depuis La Guerre du feu jusqu’à La Guerre des étoiles. » Je me permets de citer ce petit extrait de mon essai L’Espèce fabulatrice car, avec l’accession de Donald Trump à la présidence, les États-Unis – pays auquel nous devons la formulation des plus belles valeurs de notre civilisation – ont choisi d’en revenir à ce raisonnement primitif.

Lorsqu’un trait se manifeste de manière constante en une espèce animale, on s’interroge sur la manière dont il a contribué à la survie de cette espèce. L’Arché-texte a clairement favorisé la survie des humains primitifs : dans un monde où la nourriture était rare et les dangers innombrables, il fallait coûte que coûte s’attacher au nous et percevoir les eux comme des ennemis potentiels. Cela vaut pour tous les grands primates mais, plus fragiles que les autres, les humains ont fabriqué des récits simples qui justifiaient, prolongeaient et renforçaient la grégarité et la méfiance innées.

Jadis indispensable, la paranoïa fait d

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