Une fois installé à la Maison Blanche, Donald Trump sera-t-il conduit à modérer ses excès ?

Un Trump modéré, c’est un oxymore. La modération n’est pas dans sa nature et ce n’est pas cette qualité qui l’a fait élire président. En revanche, nous allons très vite découvrir que le contre-pouvoir du Congrès va jouer à plein. D’abord, parce que c’est sa vocation ; ensuite, parce que la plupart des grands leaders républicains du Congrès ne sont pas en faveur de M. Trump. Certains d’entre eux l’ont ouvertement combattu et il en a publiquement injurié quelques-uns ! 

La coloration de son mandat sera-t-elle du coup différente de celle qu’on imagine aujourd’hui ?

On ne peut pas se risquer à des conjectures. M. Trump adore procéder par brutalités et jouir de l’effet de sidération obtenu. Cela lui a été extrêmement bénéfique. Regardez comment il a agi avec l’industrie automobile. Personne ne veut se mettre à dos le nouveau président en début de mandature. Par intimidation, il peut donc obtenir quelques premiers résultats.

Il se définit comme un protectionniste. Peut-on l’être dans un monde mondialisé et quel serait alors le visage des États-Unis ?

« America first ! » Son slogan est à lui seul une proclamation protectionniste. Notez que cette position est à nouveau entièrement contraire à la position traditionnelle du Parti républicain. À ma connaissance, aucun expert n’a calculé ses effets sur l’économie américaine. C’est terra incognita. Comme toujours, vous pouvez obtenir un bénéfice immédiat sur les créations d’emplois, la balance des paiements, mais sur le long terme vous aurez l’inflation, la perte de pouvoir d’achat du plus grand nombre. Et les Chinois pourraient entreprendre une guerre commerciale dont personne ne sait où cela mènerait. Le protectionnis

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