[Préfixe]
Temps de lecture : 2 minutes
Les spots publicitaires de l’Agence de la transition écologique (Ademe), en pleine période de rabais, n’ont pas fait rire les commerçants. On y voyait des « dévendeurs » dissuadant les clients et leur conseillant de se tourner plutôt vers la location, la réparation ou l’acquisition d’articles de seconde main. Cette campagne (de déconsommation ? de dégaspillage ?) a été dénoncée avec d’autant plus de force par la profession qu’elle risquait de conduire à des désemplettes de Noël. Bruno Le Maire a pris le parti des commerçants, de crainte de passer pour le ministre de la Déséconomie.
L’Ademe n’a pas mesuré les dangers du préfixe « dé- », qui suggère aussi bien la négation que la privation, la cessation ou la destruction de quelque chose. En mettant en scène des « dévendeurs », cette agence publique a été assimilée aux partisans de la décroissance économique. Lesquels sont qualifiés d’idéologues incompétents ou de sympathiques rêveurs. Ils se défendent pourtant de vouloir nous ramener à l’âge de pierre. Notre projet, disent ces objecteurs de croissance, ne consiste pas à revenir en arrière ni à se serrer la ceinture ; le but n’est pas de faire la même chose en moins, mais de faire tout autre chose.
Il n’empêche que le mot « décroissance » agit comme un repoussoir. Le citoyen lambda, qui n’est pas prêt à renoncer à son confort, lui préfère largement l’idée rassurante de croissance verte : on produirait plus en polluant moins. Ce que les militants écologistes radicaux considèrent comme une illusion, une chimère. Ils tiennent, eux, à leur préfixe négatif. Pour se faire entendre, ils devraient peut-être habiller le concept d’un adjectif séduisant, comme le font les défenseurs de la « sobriété heureuse ». Une décroissance désensorcelée…
« Croissance verte » ou décroissance ?
Timothée Parrique
Lionel Ragot
Alors que Lionel Ragot juge que, face aux défis écologiques à relever, « le progrès -technique peut être un élément de la solution et que la population n’est pas prête à accepter une politique de décroissance », Timothée Parrique estime au contraire ce pari technologique trop incertain et prône u…
[Préfixe]
Robert Solé
Les spots publicitaires de l’Agence de la transition écologique (Ademe), en pleine période de rabais, n’ont pas fait rire les commerçants.
Banques et énergies fossiles : le règne de l’ambigu
Hélène Seingier
Donnant la parole aux acteurs du secteur aussi bien qu’aux activistes qui scrutent leurs activités, la journaliste Hélène Seingier, spécialiste des sujets écologiques et membre du comité de rédaction du 1 hebdo, fait le point sur les promesses des banques, entre effets d’annonce, faux-se…