Au cours de mon mandat, j’ai rencontré la plupart des dirigeants de la planète et sondé leur personnalité. Le plus difficile fut à coup sûr Vladimir Poutine. C’est un homme tout en muscle et en mystère, aussi chaleureux et attentif qu’il peut être glacial et brutal, opposant toujours à son interlocuteur ce regard bleu qui lui sert tantôt à séduire tantôt à inquiéter, expansif dans ses éclats de rires et cynique dans ses raisonnements, prononçant d’une voix placide les mots les plus acides.

[…] Ce jour-là à Minsk, l’urgence est de conclure un arrêt des hostilités et de dégager un compromis institutionnel qui puisse préserver l’unité de l’Ukraine. La conférence qui se tient au premier étage du palais traîne en longueur, sans résultat. C’est le but recherché du côté russe. J’ai vite compris que Poutine veut gagner du temps et différer le cessez-le-feu le plus tard possible pour permettre aux séparatistes d’encercler l’armée ukrainienne et de conquérir des positions supplémentaires. Avec Angela Merkel, nous proposons alors de reprendre la négociation dans un format plus réduit, de faire l’impasse su

Vous avez aimé ? Partagez-le !